Il cherchait à mourir de toute façon ! Deux minutes après avoir fait sa connaissance je voulais déjà l'étrangler. Quel "grand père" pouvait être aussi grossier ? Il me caressait les seins, ce vieux pervers ! Je n'avais que 15 ans.
Je rentrais des cours quand, dans la rue, il m'a proposée de me déposer. J'ai accepté... Maintenant Voilà !
Combien de fois maman m'avait-elle défendue de parler aux inconnus ? Si seulement je l'avais écoutée !
J'étais tétanisée, indignée. Je le regardais, ce vieux fou. J'étais sans voix. Lui, il souriait, avec des dents que par pure grâce le temps lui avait laissé dans la bouche. Je le fixais dans les yeux, pourtant, essayant de cacher ma peur.
-Je peux avoir ton numéro de téléphone s'il te plait ? M'a-t-il priée à un certain moment.
Il n'était pas si méchant finalement ! Il devait juste être un peu con ! Sinon il aurait tout de suite vu que je n'étais qu'une gamine.
-Je n'ai pas de téléphone, lui ai-je répondu.
-Comment cela ? S'est-il étonné. Une aussi belle fille que toi ? Attends ! S'est-il palpé les poches pour réunir quelques billets qu'il m'a tendu.
-C'est pour quoi ? Me suis-je renseignée.
-Achète un téléphone pour que je puisse te joindre, m'a-t-il demandée.
J'étais prise, désarmée. J'avais une vague idée de ce qu'il attendait de moi. Je n'étais pas naïve ! Normalement je m'y serais opposée. Oui, carrément. Parce qu'il était trop vieux pour moi. Mais là... Je ne pouvais que dire oui !
Expérimentez vous-même un jour le pouvoir de l'argent, si ce n'est encore fait, et vous verrez !
J'ai alors accepté les billets du vieux. Et, pour la première fois depuis dix minutes que j'étais assise dans sa voiture, j'ai laissé paraître un sourire...
C'était vraiment beaucoup d'argent ! Pour moi en tout cas. Déjà je voyais défiler devant mes yeux toutes les belles choses qu'une jeune fille de mon âge et de ma condition sociale pourrait s'offrir. C'était excessif, 40.000 francs ! Surtout qu'en réalité j'avais déjà un téléphone.
-Merci pépé ! Ai-je renouvelé mon sourire.
-Pépé ? Non mon coeur, tu peux m'appeler "bébé". M'a confiée le vieux avant de relevé ma jupe pour inscrire son numéro de téléphone sur ma cuisse.
-J'espère que tu m'appelleras.
-C'est promis ! Lui ai-je fait la bise avant de me sauver.
Le même soir je l'ai appelé, deux fois. Tout comme le soir d'après, et le suivant. Il parlait toujours à voix basse. Suffisamment pour que je l'entende mal. Ou bien il ne décrochait même pas. Comme s'il cherchait à m'éviter. Cela ne me rassurait pas beaucoup ! Que se passait-il ? Ne m'aimait-il plus ? Pourquoi ? Et s'il m'avait remplacée avec une autre gamine ?... Je ne dormais plus.
C'est seulement le quatrième jour qu'il s'est souvenu de moi. J'ai vu son message en me réveillant le matin. C'était un drôle de message ! Ili me l'avait envoyée à 2 heures. Il disait : "Ne rappelle pas. Réunion toute la journée. Trouve-moi à 20h précise chez Hassan. Mets une robe rouge. C'est un diner d'amoureux."
Quelque chose m'échappait. Le vieux avait-il oublié que j'étais une élève et qu'à 20 heures je serais à l'étude ? Et puis qui lui disait que j'avais une robe rouge ? Ah ! Qu'ils étaient compliqués ces hommes riches !... Il allait falloir que nous parlions !
En attendant, j'étais toute heureuse. J'allais enfin le revoir, mon gros bébé, mon pépé d'amour.
(À suivre le mercredi prochain).
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