Richard aussitôt a baissé la tête, l’air d’avoir honte, mais de quoi, de qui ? J’en riais intérieurement…
Mon plan fonctionnait, parfaitement. Je devais simplement pour l’étape suivante, faire parler ce grand timide. Avec un peu de chance il me dirait « je t’aime ! »
-Richard, me suis-je donc mise à la tâche.
-Oui, a-t-il froidement répondu.
-Pourquoi me palpes-tu les fesses ?
Il est resté muet. Sans doute l’avais-je effrayé.
-Aurais-tu quelque chose d’important à me dire ? Ai-je reformulé ma question. Je t’écoute.
Mais il a tourné son visage de l’autre côté.
Quelque chose sûrement m’échappait. Richard n’arrêtait pas de me surprendre. Où était passée sa grande timidité lorsque dans mon sommeil simulé il voulait coucher avec moi ? Il n’avait quand-même pas cru que je serais restée là, couchée, inerte, pendant qu’il faisait de moi tout ce qu’il voulait !
Avant de faire l’amour à une femme il faut d’abord avoir sa permission. Et moi, j’étais prête à lui accorder la mienne. Mais pour cela il fallait au moins qu’il me parlât. Quand-même ! Je n’étais pas une prostituée ! Je ne pouvais pas écarter mes jambes comme ça. Ou bien n’était-ce pas lui, l’homme ? Qui de nous deux était censé avoir le plus honte ? Parce que pour moi non plus ce n’était pas facile ! Ne l’avais-je pas suivi chez lui ? Pourquoi à son avis ? Je m’étais même mise nue, ou presque, dans son lit. N’importe quel crétin pouvait deviner mes intentions. Pourquoi dans ce cas, lui, jouait encore les timides ?
Tout ce que je voulais, c’était une petite explication un peu plausible, rien de plus. Ensuite je le laisserais faire. Bien-entendu je le fatiguerais un peu, pour ma dignité... Mais je le laisserais faire.
Ainsi Richard était timide lorsque cela l’arrangeait ?... Quel égoïste ! Il me plaisait, c’est vrai ! Mais si nous devions faire l’amour, il fallait au moins qu’il me laisse l’y autoriser. Seulement voilà ! Il refusait de me parler.
-Richard, ai-je insisté.
-Oui.
-Est-ce que tu m’aimes ? Suis-je allée droit au but.
Il m’a regardée comme si je déraisonnais.
-Quoi ? Ai-je fait.
-Non, rien.
-Tu n’as pas répondu à ma question. Est-ce que tu m’aimes ?
-Oui, a-t-il bredouillé.
C’était un bon début. Au moins maintenant il parlait. Mais ça manquait de conviction.
-Oui, quoi ? Ai-je haussé les épaules.
-Tu me plais, a-t-il affirmé.
C’était nettement mieux !
-Et qu’est-ce que tu aimes chez moi ? Ai-je enquêté.
-Tout !
-Ah bon ? Quoi par exemple ?
-Tout ! A-t-il repris dans un grand soupir.
-Je t’agace, c’est ça ? Me suis-je emportée. Dans ce cas, excuses-moi de te déranger ! Je vais rentrer chez moi, suis-je allée prendre mon sac à main.
Normalement, il devait me prier de rester dans cinq secondes… quatre.. trois… deux... Oups ! Mais que faisait-il encore assis là-bas ce zigoto ? Pfff ! Il était irrécupérable !
-Tu veux bien me raccompagner ? Suis-je retournée près de lui.
Et l’idiot de se redresser pour chercher à se rhabiller.
-Attends ! Donc tu veux me chasser de chez toi, c’est ça ? Ai-je soupiré. Ou bien tu es fâché ? L’ai-je touché à l’épaule.
-Non, m’a-t-il répondu avec la froideur dont lui seul avait le secret.
-Si, je sais que tu es fâché, ai-je déposé mes affaires. On ne peut même pas te taquiner un peu, lui ai-je caressé le dos.
Cela a déformé en à peine quelques secondes l’aspect de sa culotte.
-Oh là, là ! Ai-je arboré un grand sourire. Tu es en train de me flatter là.
-Comment cela ? S’est-il enquit
-Pas toi, Djo le rapide. Ai-je désigné son sexe à travers sa culotte. Il n’arrête pas de me faire des compliments.
Le grand timide alors a répondu à mon sourire. Je le regardais, tendrement. C’était supposé lui redonner confiance. Il se mirait dans mes yeux. Et puis, Dieu merci, ça a marché : il m’a embrassé. Enfin !
J’ai profité de cette précieuse occasion pour m’abandonner dans ses bras.
Il m’a portée jusqu’au lit en me couvrant de baiser. Il y avait du miel au bout de ses lèvres, de l’amour dans ses yeux, des plumes au bout de ses doigts...
Je frissonnais de plaisir. J’étais au comble de l’excitation. Ça ne faisait pourtant que commencer. « Mais qu’est-ce qu’il attend pour retirer mes vêtements ? » Me le demandais-je, impatiente.
Ça n’a pas tardé. Mon bustier s’est envolé, ainsi que mon soutien-gorge. Et puis, malheureusement, l’inattendu s’est produit. Quelqu’un a frappé à la porte en appelant : « Richard ? » C’était une voix féminine.
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