FUNÉRAILLES À 20 HEURES (suite et fin).


les histoires vraies de la vie
les histoires vraies de la vie

J'étais anxieuse depuis le début de la journée ; depuis que j'avais mis les pieds en classe. J'ignorais pourquoi. Ça ne pouvait pas concerner les cours parce que j'étais plutôt bonne élève. Etais-je malade ? Non, sinon je l'aurais su. D'ailleurs ce n'était pas physique. À vrai dire j'avais comme un mauvais pressentiment. Comme s'il allait arriver un malheur. 
C'était tout de même bizarre. Pendant des jours j'avais souhaité revoir mon pépé d'amour, alors pourquoi n'éprouvais-je  pas de la joie maintenant que nous avions rendez-vous ?

"Le vieux" m'a appelée vers 17 heures. Je rentrais de l'école. 
-Est-ce que tu connais "l'hibiscus hôtel" ? S'est-il renseigné.
-Bien sûr, lui ai-je répondu. Tout le monde connaît cet hôtel. On y fait souvent des émission de télévision.
-Bien ! Dans combien de temps peux-tu y être ? S'est-il enquit.
-Dans une heure, le temps de me préparer. Ai-je répondu. Pourquoi ? On ne dîne plus chez Hassan ?
-Chez Hassan ? Comment ça ?
-Tu m'as envoyé un message ce matin, non ?
-Un message dis-tu ? Oh non ! Ça doit être ma... Bon ! Je t'expliquerai tout à l'heure quand on se verra.
-Non, dis-moi. Ai-je insisté. Qui m'a envoyé ce message ?
-A tout à l'heure s'il te plaît. Je suis au volant, a-t-il raccroché.

Je comprenais tout maintenant. Pourquoi n'y avais-je pas pensé plus tôt ? Le vieux devait être marié. C'est ce qui expliquait qui parlât toujours aussi bas lorsque je l'appelais les soirs... 
Mais alors, pourquoi m'avait-il abordée s'il était marié ? Que me voulait-il en réalité ? Ah les hommes !... 

Je réalisais que je venais d'échapper à une inoubliable raclée ; peut-être même à la mort ! Parce que la femme du "vieux" m'aurait certainement tuée ce soir-là, chez Hassan. Puisque j'avais déjà emprunté une robe rouge à une amie.
C'était sûrement cela, cette anxiété qui m'avait accompagnée depuis le début de la journée.... J'en avais la chair de poule !

Bon ! J'étais prévenue. Le vieux était marié... Et après ? Qu'est-ce que cela changeait ? L'avais-je seulement déjà aimé ? Tout ce que je voulais, moi, c'était son argent. Et de l'argent, il en avait !... Devais-je y renoncer sous le simple prétexte qu'il était marié ? Ce n'était pas moi qui l'avais "dragué"...

Je suis donc allée au rendez-vous. Quand le vieux a confirmé mes soupçons, j'ai fait semblant d'être déçue.
-Je vais la quitter pour toi, m'a-t-il promis en parlant de sa femme.
Il me caressait déjà... Nous étions à l'hôtel, dans une somptueuse chambre, assis au bord du lit. 
-Toi, tu quitteras ta femme pour moi ? Ai-je fait l'étonnée.
-Oui, si tu acceptes de coucher avec moi.
Je savais bien qu'il mentait. Mais j'ai fait semblant de le croire et l'ai laissé me déshabiller. J'avais pour unique motivation la somme d'argent qu'il m'offrirait, très certainement, à l'issue de la soirée, après le plaisir que de moi il tirerait. Je n'avais aucune idée de ce qui m'attendait !

Le vieux n'avait plus beaucoup de force dans les reins. Il allait et venait en moi à la vitesse d'une vieille tortue handicapée, s'étouffait 15 secondes après, et s'arrêtait pour souffler un peu. Comme si on le forçait à faire l'amour ! Et moi, dans un grand soupir je l'attendais, excitée, insatisfaite. 

Je n'ai entendu le premier gémissement de mon "pépé d'amour" que lorsque j'ai pris le dessus. Contrairement à moi il ne simulait pas. Il criait même, des mots qui à mon avis étaient des noms de ses ancêtres ! Cependant, plus il gémissait, plus j'étais excitée.
Enfin, je sentais du plaisir moi aussi !... Et puis plus rien ! Le vieux dormait. Étonnant n'est-ce pas ? C'est aussi ce que j'ai pensé. C'est pourquoi je l'ai pincé : mais aucune réaction. J'ai touché son coeur : il ne battait plus...
Alors, prise de panique, je me suis lâchement sauvée.

Quelle étrange mort a été celle-là ? Était-ce ma faute ou tout simplement un accident ? J'ai du mal à comprendre ce qui s'est passé.

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